Module 4 : Volet thérapeutique

Leçon 4

Réduction progressive des opioïdes (suite)

Les étapes ci-dessous, provenant du Canadian Guideline for Safe and Effective Use of Opioids for Chronic Non-Cancer Pain, présentent les mesures à prendre à chaque phase du protocole de réduction progressive des opioïdes (NOUGG, 2017, Annexe 12).

Avant le début

  • Souligner que l’objectif de la réduction progressive des opioïdes est que le patient se sente mieux par une réduction de l’intensité de la douleur et une amélioration de l’humeur et des fonctions.
  • Préparer une entente de traitement détaillée.
  • Se préparer à faire des visites de suivi régulières et à fournir des services de soutien.

Type d’opioïde, horaire et intervalle entre les ordonnances

  • Utiliser de la morphine à libération contrôlée, si possible (voir le point 2.3 ci-dessous).
  • Prescrire des doses à des heures ou intervalles réguliers (et non au besoin).
  • Prescrire des ordonnances à des intervalles de distribution réguliers (chaque jour, tous les deux jours, chaque semaine, selon le niveau de contrôle du patient sur sa consommation d’opioïdes).
  • Ne pas renouveler l’ordonnance lorsque le patient termine ses médicaments à l’avance.
  • Suivre le même horaire quotidien aussi longtemps que possible (p. ex., TID).

Rythme de réduction

Le rythme de réduction de la dose peut varier entre 10 % de la dose totale quotidienne chaque jour et 10 % de la dose totale quotidienne chaque 1 ou 2 semaines. Une réduction plus lente est recommandée pour les patients angoissés par la réduction progressive, susceptibles de présenter une dépendance psychologique aux opioïdes, atteints d’un trouble cardiorespiratoire concomitant, ou qui expriment leur préférence pour une réduction progressive plus lente.

  • Diminuer le rythme de réduction d’au moins la moitié du rythme précédent une fois le tiers de la dose initiale atteint.
  • Maintenir la dose lorsqu’approprié. La dose doit être maintenue ou augmentée si le patient présente des symptômes de sevrage importants, si la douleur augmente ou l’humeur se détériore de façon considérable, ou s’il y a une diminution des fonctions au cours de la réduction progressive.

Passage à la morphine

  • Envisager de changer l’opioïde du patient pour de la morphine s’il est possible qu’il présente une dépendance à l’oxycodone ou à l’hydromorphone.
  • Calculer la dose équivalente de morphine (en anglais seulement).
  • Commencer avec la moitié la dose établie lors des calculs. Noter que la tolérance aux opioïdes n’est pas exactement identique pour tous les opioïdes.
  • Ajuster la dose à la hausse ou à la baisse au besoin afin de soulager les symptômes de sevrage sans causer de sédation.

Suivi au cours de la réduction progressive

  • Prévoir des visites fréquentes pendant la réduction progressive (p. ex., hebdomadaires).
  • Chaque visite, s’informer auprès du patient du niveau de douleur, des symptômes de sevrage et des possibles bienfaits de la réduction progressive (c.-à-d., réduction de la douleur, amélioration de l’humeur, augmentation du niveau d’énergie et de la vigilance).
  • Effectuer un test de dépistage de drogue dans l’urine pour vérifier l’observance.

Achèvement de la réduction progressive

  • La réduction progressive prend habituellement de deux à trois semaines jusqu’à trois à quatre mois.
  • Les patients incapables de compléter le processus de réduction progressive peuvent continuer de recevoir une faible dose si leur humeur et leurs fonctions s’améliorent et s’ils respectent l’entente de traitement.

Référence:

NOUGG. Canadian Guideline for Safe and Effective Use of Opioids for Chronic Non-Cancer Pain, 2017. Extrait du site : http://nationalpaincentre.mcmaster.ca/opioid/.

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